« Climategate » (?) : encore une bulle qui se dégonfle

 Et le coup était signé :

 

Depuis le 20 novembre, le réseau des sites négationnistes climatiques (dont le centre opérationnel est aux Etats-Unis, tout près des intérêts pétroliers) faisait un battage autour de ce qu'il n'hésitait pas à nommer « le Climategate » : toujours la mode - made in USA - de mettre du Watergate à toutes les sauces. Il s'agissait du piratage des archives de l'université d'East Anglia : cambriolage électronique d'une montagne de documents (treize années), dont les pirates auraient réussi à extraire (en 48 heures) 1073 messages « très secrets » échangés entre climatologues. A entendre les négationnistes, qui ont aussitôt exploité ce vol de correspondance, certains de ces messages révélaient que toute la science climatique n'était qu'un complot mondial : les climatologues étaient des Illuminati attelés à une obscure tâche d'asservissement des nations. Bref : un scénario à la Dan Brown.

Mais cette Immense Découverte n'a pas tenu la route. Huit jours plus tard, il apparaissait que les fameux messages ne prouvaient rien du tout, sauf deux choses :

- quels que soient leurs rivalités d'équipes scientifiques et leurs accrochages sur des détails, les climatologues admettent tous  la réalité du réchauffement et  le rôle d'activités humaines dans ce processus ;

- en tant que seuls experts du climat, ils jugent dérisoires les arguments des négationnistes, particulièrement français, qui ne sont pas des climatologues et racontent n'importe quoi.

Gag : encore plus incompétents que leurs nourriciers (et leur faisant aveuglément confiance), les sites négationnistes ont mis en ligne des messages piratés qui stigmatisaient,  en fait,  la  bêtise de « travaux »... négationnistes.

Par ailleurs, l'ensemble des circonstances du piratage et de son exploitation signent l'opération : aucun groupe de jeunes hackers n'aurait pu (constate la presse) trier - aussi vite - « des centaines de milliers de courriels couvrant plus d'une décennie » pour en sélectionner mille et en faire un montage à destination du public ! Une pareille opération de propagande, juste avant le sommet de Copenhague, a forcément été réalisée par une multinationale dotée de très grands moyens.